Bonjour,

Je n’ai pas vraiment eu la possibilité de me plonger en détail dans la nouvelle mouture de DxO Optics Pro, préférant d’abord m’intéresser à l’interface entre ce logiciel et Lightroom 2.0 qui ouvre des perspectives particulièrement réjouissantes pour le photographe, d’autant que le logiciel français est richement doté en outils sophistiqués. Nous aurons l’occasion d’y revenir plus en détail à l’avenir, après cette présentation succinte. Vous trouverez ci-dessous des explications concernant les deux modes d’interface avec Lightroom, ainsi qu’une petite série de comparaisons de développement d’images (le site Web de DxO).

Vous trouverez également, sur le site de Jean-Marie Sépulchre (dit JMS), une batterie de tests avec des fichiers NEF en très haute sensibilité.

Ayant eu l’occasion de l’essayer avant sa sortie officielle, je dois dire que je n’ai recontré aucun problème de stabilité ou de performances, que ce soit sur mon iMac sous Mac OS 10.5 ou sur mon PC sous Windows XP. Optics Pro se bonifie avec le temps et la possibilité de l’utiliser via Lightroom est un vrai plus.

Je ne m’étendrai pas en détail sur les nouveautés de cette version, je vous invite à le télécharger et à l’essayer vous même. Signalons quand même le nouveau moteur de traitement des images particulièrement optimisé pour les très hautes sensibilités, l’ajout de 59 modules de correction optique, la possibilité de télécharger de nouveaux modules en cliquant sur une vignette de l’image, la compatibilité avec Windows XP et Vista en 64 bits, un système de sauvegarde des projets dans une base de donnée, etc…

En ce qui concerne Lightroom, il est possible d’utiliser DxO Optics Pro de deux manières distinctes : en explorant le catalogue de Lightroom, ou en utilisant Optics Pro comme éditeur externe.

Exploitation du catalogue Lightroom

Il suffit de lancer DxO Optics Pro puis de cliquer, en étant en mode Sélectionner, sur l’icône « Plugin Lightroom » situé en haut à droite de l’application.

DxO53_3.jpg

Ensuite, sélectionnez un dossier dans la liste de dossiers ou de collections (note : Optics Pro ne peut pas exploiter le contenu des collections dynamiques) puis glissez les images à traiter dans la barre des projets située en bas de l’interface. Ensuite, vous pourrez passer aux autres phases de préparation et de traitement des images. Notez que, sur Mac, vous pouvez glisser et déposer directement une image de Lightroom vers la barre de Projet d’Optics Pro.

Pour que l’image traitée dans DxO Optics Pro apparaisse dans Lightroom, il suffit de faire un clic-droit sur le dossier d’origine et sélectionner « Synchroniser le dossier », puis lancer l’opération dans la boîte de dialogue de la synchronisation.

Editeur externe de Lightroom

L’autre possibilité consiste à travailler directement à partir de Lightroom, qui enverra un fichier TIFF ou PSD, selon le réglage de vos préférences, vers DxO Optics Pro en mode éditeur externe.

DxO53_8.jpg

Dans ce cas, c’est une version allégée de DxO qui apparaîtra, sans les sections « Sélectionner » et « Visualiser ». Lorsque l’image aura été traitée, elle réintègrera Lightroom et s’empilera sur l’origine si vous avez activé cette option. Une fois rappatriée, DxO se refermera automatiquement.

Quelques comparaisons de développement d’images

DxO53_10.jpg

(Cliquez sur l’image pour agrandir)

Cette première comparaison entre un développement de fichier raw Canon (Lr 2.1 en haut, Optics Pro 5.3 en bas) montre très peu d’écart entre les deux logiciels, en ce qui concerne le rendu des couleurs, la densité et la netteté apparente. Le fichier DxO est légèrement plus dense, ce qui se voit au compresseur dans l’entrée d’air – un peu moins visible dans le fichier DxO – et la nacelle du réacteur moins brillante. On note également un peu plus de froideur dans les blancs du fichier DxO. Dans chacun des logiciels, aucune correction d’aucune sorte n’a été appliquée. Tous les deux ont été exportés en JPEG 100 %, 800 pixel de large, dans l’espace sRVB.

DxO53_11.jpg

(Cliquez sur l’image pour agrandir)

Cette fois, il s’agit d’une image un peu plus difficile, prise à 3200 ISO avec pour unique éclairage cet aquarium d’Océanopolis, à Brest (Lr à gauche, DxO à doite, aucune correction). Là encore, les deux logiciels sont dans un mouchoir de poche en ce qui concerne la colorimétrie. L’image DxO est, là encore, un peu plus dense sans pourtant ramener plus de détails dans les tons clairs, comme on peut le constater sur le dos de la raie en haut du hublot. Preuve que le bon vieux moteur Camera Raw n’est pas aussi dépassé que beaucoup veulent faire croire, surtout dans les forums de discussion. Pour savoir ce qu’il en est du bruit, passons à l’illustration suivante…

DxO53_12.jpg

(Cliquez sur l’image pour agrandir)

Il s’agit de la même image que ci-dessus, mais zoomée. L’image un peu plus dense de DxO est toujours à droite et, si vous prenez la peine de l’agrandir, vous verrez qu’avec Lr (à gauche), les cheveux sont un peu plus détaillés, que le grain formé par le bruit est plus serré et plus agréable sur la paroi derrière la tête et, surtout, il y a moins de bruit coloré au niveau des cheveux et de la joue. Dans les deux cas, aucune correction de bruit n’était activée. La suite nous montre la mise en oeuvre du dispositif anti-bruit de chaque logiciel.

DxO53_13.jpg

(Cliquez sur l’image pour agrandir)

Cette fois, une correction de bruit a été appliquée : 50 et 50 (luminance + couleur) dans Lr (à gauche), et le panneau DxO Noise a été simplement activé, avec des valeurs de 50 et 50 par défaut (à droite). Cette fois, DxO Optics Pro se montre meilleur. Le grain de la paroi en arrière plan est beaucoup plus fin et régulier, tandis que celui de Lightroom est irrégulier avec des taches (blotches) aléatoires. Le visage est également plus doux avec DxO, mais, pourtant, on ne distingue pas de perte de détails dans le décor pourpre de l’aquarium. Peut-être est-ce lié à la densité du fichier DxO, mais les cheveux semblent toujours moins fins et moins aériens et légers que dans la version Lightroom.

Bien sûr, ces considérations sont très subjectives et, si la différence de qualité n’est pas spectaculaire, DxO Optics Pro fait preuve d’un traitement de bruit plus efficace. N’oublions pas qu’il s’agit ici d’agrandissements extrêmes d’une portion d’image, et qu’il est probable que cette différence sera atténuée par le lissage lors du tirage sur papier. Néanmoins, Lightroom se défend fort bien, mais Adobe devra absolument revisiter les outils de correction de bruit d’ACR / Lr pour rester au niveau de la concurrence. D’autre part, mon essai s’est limité à 3.200 ISO et il y a de bonnes raisons de penser que l’écart se creusera encore plus en allant au-delà. Il faut croire que les fichiers raw des différentes marques d’appareils photo ne sont pas forcément traitées avec le même bonheur d’un logiciel à l’autre. Ce qui remet parfois en question l’utilité réelle des comparatifs. Ne vaut-il pas mieux profiter du choix et utiliser chaque logiciel en fonction des images, du type de prise de vue, de leur destination, plutôt que de passer notre temps à les opposer ?

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5 commentaires sur l'article “DxO Optics Pro 5.3 sait explorer les catalogues de Lr 2.0 / 2.1”


  1. Par Borovice, le 22 octobre 2008 à 12:36

    Certes on peut accumuler les logiciels LR, DXO, DPP, NX2, Aperture, Bible, Capture One, LightZone que sais-je encore et utilser chacun pour ses points forts. Mais outre le temps perdu à leur évaluation et à la difinition de leurs « compétence » il y a un aspect financier (ça coûte vraiment cher un logiciel aujourd’hui !) qui rebutera beaucoups d’entre nous.
    Il nous faut hélas faire des choix pour n’en garder qu’un ou deux et les comparaisons sont donc indispensables à leur évaluation.

    Quant à l »‘intégration » de DxO/LR est est quand même minimale et dans les 2 cas on casse le flux raw. Dans un cas DxO a accès au fichier Raw en utilisant le catalogue de LR mais une fois traité le fichier bitmap doit être importé manuellement dans LR via la commande de synchronisation de dossier (si on a pris soin de sauver le produit du tratement par DxO dans le dossier d’origine du Raw. Ou est-ce automatique ?). Dans le deuxième cas il y a bien une récupération directe dans LR du travail dans DxO mais via la création d’un fichier bitmap par LR pour fournir DxO. Bref pas de vrai plug-in qui vient s’inégrer dans le flux Raw pour par explemple traiter les distotions optiques dans DxO (toujours sont point fort non?).

    Aussi : aucun des deux (sauf les logiciles des donstructeurs) ne prend en compte automatiquement les réglages « in camera » tels que de plus en plus les appareils les intègrent : traitement des aberrations chromatiques, D-lighting, vignetage et sans dautes bien d’autre chose que dans le futur (distortions objectif,…). Je reconnait que ça va être compliqué de rechercher un logicilel pour tout faire !


  2. Par Gilles, le 22 octobre 2008 à 12:45

    Les traitements in camera resteront certainement la propriété des fabricants.

    Quant à DxO, oui, c’est un éditeur externe pour Lightroom mais certains pourront utiliser Lr uniquement comme catalogue. Tant qu’Adobe n’ouvrira pas son processus de développement raw et fournira un SDK complet, il n’ y aura pas de vrais plugins. Pourtant, il en était question dans les interviews au lancement de 1.0…

    Pour l’instant, l’ouverture du logiciel se fait plus dans le sens du flux de travail… à la vaste majorité des demandes des photographes, d’ailleurs. En effet, le développement des images dans des outils tiers est loin d’être autant demandé que le public ne pense.

    En ce qui me concerne, il y a d’autres priorités : améliorer le traitement du bruit, ajouter la correction de perspectives, étendre les possibilités et performances des outils de retouche locale et placer une vraie mise en pages dans le module d’impression.


  3. Par Borovice, le 22 octobre 2008 à 13:36

    Juste pour être bien compris : je ne parlais pas des traitements in camera, qui concernent le jpeg mais de leurs réglages (paramètres) dans le raw pour leur prise en charge automatique par le logiciel de traitement raw (NX2 pour Nikon élimine la nécessité de traitement manuelle du CA par ex.)
    Des réglages réalisés à la prise de vue en raw sont pris en compte automatiquement lors du developpment. Impec pour toutes les corrections non subjectives ou en tous cas assumées à la prise de vue (D-lighting…). Avec un bon rendu auto des raw plus besoin de sauver en raw jpeg. Ça donne un plus imporatnt au developpement dans le logiciel de la marque… pour réimporter le résultats ensuite dans LR pour la gestion de la bibliothèque, impression etc…
    Peut-être que des accords (!?) ou du back-ingeneering permettrons un jour à LR de nous offir ces traitements que se réservent effectivement les constructeurs aujourd’hui ?


  4. Par François Cuneo, le 23 octobre 2008 à 13:09

    Tout à fait d’accord avec les priorités de Gilles.

    Mais bon, un vrai SDK de derrière les fagots serait un gage d’ouverture maximum.

    On attendra encore!


  5. Par saussus elyane, le 1 mars 2009 à 15:50

    Merci pour votre livre « Nouv. ligthroom2″. J’avais investi dans iview media pro (en plus de photoshop CS), mais après l’achat d’un Canon 40D et son nouveau raw, j’ai dû acheter ligthtroom… et passé bcp de temps à me familiariser (et m’émerveiller) avec. Mais cela fait un peu double emploi. Je fais surtout des photos (plus de 15 000) en assez grand angle (églises, musées) et souhaiterait corriger facilement les perspectives. Je viens de tester la version évaluation DXO profitant de la promo du jour(-15%). Hélas, la « barre de projet » n’apparaît pas au bas de la fenêtre comme vous l’expliquez, et l’importation des photos est interminable à partir de LR… quand elle réussit. Bref, je suis déçue et me demande si je ne vais pas acheter Photoshop Eléments 6 pour faire tranquillement les transformations optiques avec les petites améliorations d’Adobe, depuis le CS. Peut-être que la version évaluation de DXO est incomplète pour Mac (imac léopard 24 pouces)
    Merci en tous cas de vos présentations et vos conseils.