Bonjour à tous,
Photoshop World 2013, à Las Vegas, touche bientôt à sa fin. En dehors de la nouvelle offre d’abonnement pour photographes, largement présentée et commentée sur les sites Web consacrés à l’image, j’aimerais revenir sur un point particulier de cette manifestation.
En effet, Tom Hogarty, qui est, comme vous le savez, Product Manager de Lightroom, s’est livré à une courte mais très intéressante démonstration de ce que sera la prochaine version majeure de Lightroom et, notamment, sa déclinaison sur iPad. L’idée de départ est très simple : Tom revient sur la période avant Lightroom, et rappelle pourquoi ce programme a été développé, notamment pour répondre aux manques et à la lourdeur du flux de travail à l’époque.
Aujourd’hui, cette situation se reproduit : nous utilisons quasiment tous des appareils mobiles, nous sommes tous plus ou moins connectés, mais il manque, aujourd’hui, de solutions qui intègrent tout cela de manière fluide. Éditer, corriger et publier des images lorsqu’on est en déplacement, ou, tout simplement, lorsque qu’on n’a pas ou qu’on ne désire pas travailler assis devant son ordinateur implique encore aujourd’hui de passer par un certain nombre d’outils différents et pas forcément intégrés les uns aux autres.
Ce qui manque, c’est la notion de seamless integration, c’est à dire une intégration et une collaboration sans failles, sans obstacles et sans complications. C’est exactement ce que la prochaine version de Lightroom proposera, puisqu’elle devrait être accompagnée d’une version sur tablette qui permettra la gestion, la correction et le partage de manière totalement intégrée et en temps réel, sans complications, sans passer par des tâches d’exportation ou de publication. Tout ce que vous ferez dans la version tablette de Lightroom sera synchronisé avec le Lightroom de votre ordinateur.
Alors, vous me direz que cela existe déjà, avec des applications comme Photosmith. Oui et non. Photosmith, bien que poussant l’intégration iPad/Lightroom très loin, exige un système de synchronisation assez rigide et ne propose pas l’intégration seamless. Pour moi, toutes ces applications essayent de forcer la tablette dans mon flux de travail, un peu à la manière de l’enfant qui essaye de faire entrer un objet triangulaire dans un trou rond, au point que j’ai renoncé à me servir de manière régulière de programmes de ce type. J’attends une intégration totale, sans effort et, visiblement, c’est là-dessus que l’équipe de développement de Lightroom travaille. D’autre part, ce projet repose entièrement sur la technologie des aperçus dynamiques apparus avec Lightroom 5. Les aperçus dynamiques, basés sur le DNG, permettent de profiter de la souplesse des fichiers Raw pour une fraction de leur volume, ce qui ouvre un champ de possibilités intéressant.
Je vous invite à consulter cette vidéo (lien ci-dessous) de la présentation de Tom Hogarty. Même si elle est en anglais, les images sont très parlantes. Et je suis d’autant plus ravi de la direction prise par Lightroom qui, à mon avis, répond aux vraies attentes et besoins du public et du photographe. Certains resteront arc-boutés sur des concepts largement dépassés et qui ne présentent aucun intérêt, comme le partage forcé du catalogue sur DropBox ou que sais-je. Quelle perte de temps ! Quelle vision étriquée de l’avenir ! La technology preview de Tom Hogarty remet les pendules à l’heure et, en ce qui me concerne, aussi parce que je savais la direction qu’allait prendre Lightroom, je suis bien heureux de ne pas avoir enfoncé des portes ouvertes, comme on a pu le voir ici ou là.
À très bientôt, et pensez « seamless integration » !
Gilles.
La démonstration de Tom Hogarty à Photoshop World 2013 :
http://www.youtube.com/watch?
Je suis impatient de voir ça – je suis aussi déçu de mon expérience Photosmith. Les contraintes de flux sont assez importantes et les limitations (en partie imputables à iOS) font que je ne l’utilise pas dans la pratique.
Par contre j’ai l’impression que Lr Mobile est plutôt conçu comme un périphérique à Lightroom desktop, permettant le classement, l’édition ou la visualisation d’une partie de catalogue existant. Si ça me permet de faire un rapide tri avachi dans le salon ou présenter les photos d’un catalogue à des amis à l’apéro, super!
Mais en achetant Photosmith, j’espérais aussi utiliser ma tablette en amont de l’importation dans Lightroom. Photosmith permet en effet un premier import sur le terrain et un premier tri, avant l’importation sur l’ordi. L’idée était de ne pas trimbaler un laptop en vacances mais de quand même préparer le travail Lightroom. Pas sur que ce soit possible avec l’approche de Lr Mobile, mais peut-être me trompe-je?
ok mais cela n’implique-t-il pas de pouvoir calibrer son écran de tablette pour éviter les surprise?
Post interessant, qui releverait de la bonne info si l’auteur, in cauda venenum, ne profitait de son voyage a Vegas pour regler quelques comptes rances.
Quel besoin d’evoquer les « trucs » de 2012 a la lumiere de developpements 2014? D’enfoncer again les portes ouvertes le jour ou elles disparaissent?
@ Philippe
Peut-être un peu trop tôt pour se prononcer, mais calibrer sa tablette, on n’en fait pas un peu trop, là ?
@ Nicolas
J’évoque ce que j’ai envie d’évoquer. Je ne vise personne en particulier, mais dans ce boulot, il faut aussi être clairvoyant et savoir orienter le lecteur vers ce qui est juste. Quitte à prendre son mal en patience pour prouver qu’on a raison…
Quant à mon voyage à Vegas… n’importe quoi. Faut arrêter de prendre tout cela trop au sérieux mon ami. Je ne me déplace déjà pas dans les press events parisiens car ça a un coût non négligeable pour un rédacteur basé en province, alors Las Vegas…
@ viph
Il est déjà possible de calibrer sa tablette: Datacolor offre des app iOS et Android (SpyderGALLERY) gratuites qui permettent de calibrer sa tablette si on a déjà une sonde Spyder 3 ou 4 sur son ordi.
Dans l’état actuel des choses le profil n’est utilisé que par l’appli elle-même pour afficher des photos stockées sur la tablette ou son compte Flickr, mais on pourrait imaginer que le profil puisse être envoyé à une autre appli ou qu’un module de calibration soit intégré à Lr Mobile.
Quand à savoir si c’est très utile…
Je trouve cette orientation intéressante pour le voyageur pressé de développer, trier et partager ses chefs d’oeuvre. C’est vrai, il faut être en phase avec ce qui semble être une évidence: convergence des appareils vers un flux de travail moderne.
Je regrette que cette possibilité soit, pour le moment, destiné au monde Apple. Avec Android, ou Windows mobile, on va se sentir frustré…. Mais si cette idée remporte un grand succès, il n’y a pas de raison de croire le contraire, j’imagine qu’Adobe ouvrira ses portes vers d’autres plateformes….
Merci Gilles pour cette info.
Je remarque que ça nous coince plus encore dans le DNG, nous rendant ainsi toujours plus dépendant du système Adobe.
@ leblase
Les barreaux, c’est toi qui te les mets dans la tête. Personne ne t’oblige à travailler avec du DNG. Par contre, il faudra aller jusqu’au bout de ses idées et abandonner également le TIFF (propriété d’Adobe), l’essence (propriété des compagnies pétrolières), etc.
moi qui compte justement me prendre bientôt un ipad pour présenter mes images et ne pas avoir à tout le temps me servir de l’ordi, cette évolution permettant d’aussi les développer via lightroom sur l’ipad arrive à point nommée !
Si cela utilise les aperçus dynamiques, ça veut dire que les aperçus seront stockés sur l’ipad (pas de stockage externe à prévoir pour l’ipad ce la me va très bien), par contre, vu la place limitée sur l’ipad, l’idéal pour moi serait vraiment de pouvoir choisir de ne bosser que sur une sélection d’images de Lightroom sur l’ipad (une collection ou un dossier choisi dans Lightroom), afin de minimiser le stockage nécessaire sur l’ipad.