Lecteur de cartes

Bonjour,

De temps à autres, on m’interroge ou je tombe sur des discussions concernant l’importation d’images dans Lightroom et je dois dire que parfois, je manque de tomber de ma chaise quand je vois dans quel pétrin certains se mettent quand il s’agit de cette tâche pourtant simple, qui va conditionner tout le travail d’organisation et de gestion d’images en aval. Il est temps de rappeler quelques principes de base, et de bon sens, des choses à faire ou ne pas faire lors de l’importation :

  • Ne vous amusez pas à passer d’abord par un autre utilitaire ou, pire encore, par copier/coller à partir de la carte mémoire, dans l’explorateur de fichiers du système. Non seulement cela vous donne le double de travail, puisqu’il faudra, de toute façon, importer encore une fois dans Lightroom, mais ces méthodes archaïques ne vous font pas profiter des routines de vérification des données, qui détectent les fichiers à problèmes, et vous les présentent sous forme d’une liste et d’un rapport que vous pouvez conserver. Cette liste vous permet également d’accéder directement aux fichiers incriminés pour un examen plus approfondi.
  • D’autre part, l’importation directe dans Lightroom vous permet, grâce au tri initial et au choix de la destination, de mâcher une grosse partie du travail d’organisation (dossiers, sous-dossiers, mots-clés, métadonnées, paramètres de développement, etc.). Bien entendu, vous pouvez aussi le faire avec des images déjà importées mais ces dernières l’ayant été dans une hiérarchie de dossiers que vous n’allez peut-être pas conserver, pourquoi faire le travail deux fois ?

  • Si vous tenez absolument à importer sans passer par Lightroom, utilisez au moins un bon utilitaire spécialisé (ImageIngester Pro, Downloader Pro, Ingestamatic, etc.), mais, encore une fois, évitez le copier-coller si vous avez un gros volume de fichiers à transférer.
  • Utilisez un bon lecteur de cartes, et ne connectez pas votre appareil photo à l’ordinateur. Il est non seulement plus facile de manipuler une petite carte qu’un appareil d’un kilo, mais le transfert par carte sera généralement bien plus rapide, et vous éviterez les problèmes d’identification de votre appareil par le système d’exploitation, peut-être parce que vous n’avez pas installé les codecs. On trouve d’excellents lecteurs de cartes pour quelques dizaines d’euros, privilégiez les marques comme Sandisk, Lexar, Hama, etc. Car, aujourd’hui encore, des photographes n’en utilisent même pas !
  • Lorsque vous importez vos images dans Lightroom, cochez l’option qui permet de créer une copie de sauvegarde en parallèle. Bien entendu, cette copie des originaux devra se faire sur un autre disque dur. Les duplicatas seront stockés dans des dossiers classés par date d’importation, et ne seront pas indexés par le catalogue. Prenez en l’habitude, vous devez sauvegarder au moins une fois votre travail, pour faire face en cas de corruption de fichiers, de crash de disque dur, de foudroiement, de tsunami ou que sais-je. Le menu Importer vous en offre la possibilité, alors pourquoi hésiter ?
  • Évitez d’importer plusieurs cartes mémoire en même temps, même si certains amis rédacteurs mettent cette possibilité en avant. Bien sûr, ça fonctionne dès lors que vous êtes parfaitement organisé, et que vous pensez à bien ventiler et vérifier vos fichiers après-coup. Mais cela ne vous fera pas gagner beaucoup plus de temps qu’importer carte par carte. Dans ce cas, vous savez toujours où vous en êtes, et cela permet également d’isoler plus facilement la source d’un problème.
  • Si vous devez transférer plusieurs cartes, au retour d’un gros reportage, suivez cette méthode élémentaire mais efficace : à gauche du clavier, faites une pile des cartes pas encore transférées et, à droite, une pile de cartes déjà transférées, éventuellement en les retournant, conformément à la sacro-sainte règle (mais ô combien efficace) de « ceinture+bretelles ».
  • Vérifiez toujours vos images importées avant de formater la carte mémoire. Si vous avez un soupçon quant à la fiabilité de la carte mémoire, mettez là de côté et ne vous en servez plus ! Il vaut mieux avoir dépensé 60 ou 90 euros en pure perte que risquer vos images et votre travail. D’autre part, évitez les cartes génériques et achetez vos cartes avec le même souci de qualité que votre matériel de prise de vue : Sandisk, Lexar, Transcend, PNY sont des valeurs sûres. Oui, elles sont toujours un peu plus chères, mais personne ne vous oblige à acheter les tous derniers modèles à gros débit si votre appareil photo n’est pas capable de les exploiter. Toutes ces marques ont plusieurs gammes de performances et de prix, à vous de déterminer vos besoins réels. Et n’oubliez pas qu’une carte hautes performances exige un videur au moins aussi performant !
  • Formatez toujours la carte mémoire dans l’appareil photo – toujours après avoir vérifié le bon déroulement de l’importation.
  • Très important, car négligé trop souvent : lisez la documentation ! Si vous ne voulez pas vous payer mon bouquin ou mes formations, prenez au moins le temps d’une lecture du manuel, étape par étape !

Bref, vous l’aurez compris, importez directement dans Lightroom (ou dans le logiciel de gestion d’images que vous utilisez habituellement). C’est plus sûr, vous finirez par gagner du temps en peaufinant vos méthodes de travail et vous vous demanderez pourquoi vous ne l’avez pas fait avant, avec vos 50000 précédentes images et années de prise de vue. D’ailleurs, en ce qui concerne ces images, êtes-vous bien sûr qu’elles ont été transférées correctement ?

Est-il facile de renoncer à ses vieilles méthodes ? Non, mais un bon conseil : ne pensez pas au travail déjà accompli, qui est sûrement colossal et décourageant : commencez la nouvelle méthode à partir d’aujourd’hui puis, quand vous serez habitué, penchez-vous sur votre travail passé, progressivement, lorsque vous en aurez le temps. Cette façon de procéder s’applique à toutes les étapes du flux de travail dans Lightroom qui, au passage, est parfaitement capable d’indexer le contenu de votre disque dur tel qu’il est, même si c’est le foutoir. Il le fera mieux que vous, plus vite et avec plus de fiabilité – grâce à son excellent menu Importer !

Au travail !

Bon week-end,

Gilles.

Catégorie: Astuces, Général, Importation, Menu Importer // Vous pouvez suivre les commentaires de cet article en vous abonnant à son flux, ici.

19 commentaires sur l'article “Importation dans Lightroom : quelques règles de base”


  1. Par LaurentD, le 18 octobre 2013 à 10:32

    Je suis content, c’est exactement ma manière de procéder :)
    A un détail près: « créer une copie de sauvegarde en parallèle ». En effet avec ce mode, pourquoi Lightroom génère-t-il une arborescence par date d’importation uniquement et ne nous propose pas d’appliquer la même que pour l’importation proprement dite (par exemple YYYY/YYYY-MM-DD) ? Ce qui permettrait d’avoir une image « miroir » de nos photos sur un disque externe et donc un « remplacement instantané » en cas de crash du disque principal. On prend le catalogue sauvegardé, l’arborescence d’image et le tour est joué :)
    Donc pour avoir cela, je fais un synchronisation de mon dossier « Images » sur un disque externe avec PureSync après chaque importation… mais c’est effectivement dans un deuxième temps ce qui est donc plus long :s
    Une suggestion pour l’équipe d’Adobe peut-être ? ;)


  2. Par Gilles, le 18 octobre 2013 à 10:43

    Pour la majorité des utilisateurs, cette possibilité, lorsqu’on creuse un peu, ne présente que peu d’intérêt.

    En effet, vous allez forcément modifier, à un moment ou à un autre, le contenu de vos dossiers dans Lightroom, qui ne sera plus parfaitement identique à la sauvegarde en miroir faite lors de l’importation.

    Donc, ça ne règlera pas le problème et il ne pourra pas y avoir de remplacement instantané.

    Il manque à Lightroom des outils d’archivage plus développés, permettant ce genre d’opération qui, actuellement, exige de passer par une solution externe (logiciel de synchronisation). Mais j’ai bon espoir que cela arrive dans une future version, afin de faire de Lightroom un vrai logiciel « DAM » (Digital Asset Management).


  3. Par jean claude LAURENT, le 18 octobre 2013 à 14:02

    Même remarques que LaurentD ; je me suis posé la même question (copie de sauvegarde en parallèle) ; merci pour votre réponse, très claire et pertinente.


  4. Par C_Lucien, le 18 octobre 2013 à 18:09

    Bonjour,

    je confirme la grande inventivité des techniques anxiogènes et complexes, constatées dans mon entourage photo.
    Méthode perso : la carte (SD) reste verrouillée jusqu’à l’importation et la sauvegarde des images qu’elle contient.
    NB : je n’utilise pas la copie à l’import, mais la sauvegarde des originaux catalogués, via un outil spécialisé.
    Ensuite seulement, les images sont effacées.


  5. Par leblase, le 19 octobre 2013 à 23:07

    @Laurentd et Gilles
    Je m’étonne de ce que vous dîtes, car en important des images, je coche l’option qui permet d’importer parallèlement une copie sur un autre emplacement, et ça reproduit exactement la même chose, sur une copie du même dossier mais dans un autre DD.
    Ou alors je n’ai pas du tout compris de quoi vous parlez?


  6. Par Gilles, le 20 octobre 2013 à 10:45

    @ leblase

    Tu es sûr de toi ? Je viens encore de vérifier, les copies de sauvegarde à l’importation sont bien classées par dossiers chronologiques « Importés le JJ mois AAAA.

    Cdlt, Gilles.


  7. Par Olympus, le 20 octobre 2013 à 19:48

    Hello Gilles,

    cet article me donne effectivement envie d’abandonner mon archaique copier/Coller, suivi d’un « importer »…

    Mais j’ai un problème avec LR5.2 que je ne sais résoudre: quand j’essaie d’importer depuis une carte mémoire, il voit bien les fichiers, mais les vignettes sont grises, je n’ai pas de prévue, difficile donc de savoir sélectionner quelles photos je veux vraiment importer…

    Est-ce un bug connu ?

    Et bravo pour ton blog toujours aussi instructif !


  8. Par Benonthenet, le 21 octobre 2013 à 9:34

    Bonjour,

    Voilà un bon sujet où il est important de rappeler les fondamentaux.

    Le problème que je rencontre de mon côté avec LR4, c’est au moment du choix des photos à importer. On peut à ce niveau effectuer un premier tri permettant de ne pas importer sur son disque dur les photos vraiment ratées en décochant les images qu’on ne garde pas.
    Chez moi, à cette étape, je sens que mon ordinateur souffre un peu et utilise sa mémoire vive jusqu’au plantage de LR. C’est pourtant une machine robuste (DELL, Intel Core I7, 8Go RAM).
    Ma solution est finalement de tout importer et de passer mes photos en revue dans la bibliothèque où je me sers de l’attribut drapeau noir (racc. clavier « x ») pour sélectionner les images que je supprime du disque ensuite.

    J’ai l’impression de ne pas profiter de façon optimum du module d’importation de LR et jeperd du temps à importer des fichiers que je sais par avance qu’ils termineront à la poubelle.

    D’autres utilisateurs ont-ils rencontré ces déconvenues, avez-vous une solution à me proposer?

    En vous remerciant pour vos précieux conseils,

    Cordialement


  9. Par Gilles, le 21 octobre 2013 à 9:56

    @ Olympus
    Les vignettes grises sont-elles visibles à chaque importation ?
    Quelle que soit la carte mémoire ?
    Même avec un autre catalogue ?
    As-tu essayé en allant à la racine de la carte, à gauche dans le menu Importer, au lieu de cliquer sur le pavé de la carte elle-même ?


  10. Par Gilles, le 21 octobre 2013 à 10:00

    @ Benonthenet
    Je ne fais jamais le tri dans le menu Importer, je le fais dans le module Bibliothèque, après avoir tout importé, car je dispose d’outils de visualisation et de comparaison plus complets.
    Les aperçus et le mode Loupe du menu Importer me servent uniquement à vérifier sur le vif 2-3 photos, lorsque je suis impatient de voir si elles sont réussies.


  11. Par Benonthenet, le 21 octobre 2013 à 10:15

    @Gilles: Merci de votre réponse. Donc je ne sais pas si le module « Importer » demande plus de ressources à l’ordinateur, mais passer par le module « Bibliothèque  » pour faire son tri n’est pas une mauvaise solution.

    Bonne continuation,

    Cdt,

    Ben


  12. Par labro, le 25 octobre 2013 à 15:15

    bonjour,
    j’ai fait quelques imports de la carte CF de mon d300 sous LR5.2 (128 nef et 128 jpg fine chaque fois) et je n’ai plus eu d’arret après 10-15 rendus. pourvu que cela dure :-) je rappelle qu’avec 50 50 ou 65 65 cela ne bloquait pas nécessairement mais au-delà presuq’à chaque fois sous win7 64 bits 16GBram HD SSD (mais peut-être pas les préférences optimales pour cache,… ???)

    je signale quand même que l’import lightroom est très lent et que ce qu’on disait dans le passé à savoir de commencer l’organisation et le tru pendant l’import n’est pas évident. Il faut un certain temps avant que les vignettes s’affichent et ce, malgré un rendu standard. je n’ajoute que mon copyright dans les exifs à l’import

    même Matt Kloskowski préconise sur son site photo mechanic pour organiser rapidement ses images
    je n’irai pas dans cette voie car c’est 150 euros pour un soft qui ne fait que cela mais dans le passé j’importais en nikon transfert avec visualisation nef comme jpg sous viewnx et c’était quand même drolement plus rapide

    mon organisation sur le disque dur :
    chaque année un nouveau répertoire (ex:2013) et j’importe avec la date de shoot. ensuite je renomme le fichier en y ajoutant le thème (ex: 2013/2013-12-24_anniversaire) car j’aime bien parcourir très vite les fichiers avec bridge, windows explorer, visualiser les raw,… avec fastpictureviewer et ses codecs psd…

    si dans ce répertoire il y a 3 photos de chiens, je crée sous LR 2013-12-24_chiens dans le jardin et sous LR je drague les 3 photos dans ce répertoire. C’est cette petite partie qui me prend le plus de temps

    pour les photos des tutos kelby,… j’ai créé un deuxième catalogue tuto.lrcat. c’était plus facile de les placer dans mon catalogue avec des mots clés,… mais ces images sont truffées de mots clés,… qui se mélangent aux miens et je n’ai jamsis trouvé comment importer sans ces mots clés

    bon week-end à tous
    marc


  13. Par Andéol, le 25 octobre 2013 à 21:43

    Bonjour Gilles,
    Je suis toujours avec la version 3 de LR mais je continu à lire avec plaisir et intérêt ton blog. Merci. Question sur l importation: 1/ Comment faire pour avoir à l’importation un réglage automatique des « noirs » 2/ Comment faire pour avoir à l’importation en même temps plusieurs réglages (par exemple noirs auto et correction de l’objectif auto) ?
    Merci d’avance de ton retour.
    Bon weekend
    Andéol


  14. Par .H., le 27 octobre 2013 à 17:37

    bonsoir,

    je suis egalement sur cette methode qui me semble la plus approprié ( hormis le duplicate à l’import ) car backup ulterieur.
    Par contre je me posais une question par rapport aux prises de vues initiales.
    Est il possible de garder les reglages choisit sur le boitier.
    exemple le plus basique, si je shoote en N&B, est il possible de forcer l’import en gardant le reglage N/B ?
    merci


  15. Par Gilles, le 27 octobre 2013 à 18:31

    Hashkaÿz, aucun logiciel de dématriçage, hormis celui du fabricant de l’appareil photo, ne retient les réglages et les styles d’images appliqués directement par le boîtier aux fichiers Raw, à la prise de vue.

    Par contre, Lightroom t’offre la possibilité de créer un noir et blanc que tu pourrais appliquer à l’importation, mais je crois sincèrement qu’il vaut mieux le faire dans le module Développement, et se contenter d’importer des fichiers Raw.


  16. Par .H., le 27 octobre 2013 à 20:36

    ok.

    merci de ce retour.

    comme ça ça m’evite de me dire que c’est possible mais que je n’ai pas trouvé la solution ;)


  17. Par AfricaSam O'selmou, le 28 octobre 2013 à 15:26

    Bonjour Gilles, Je me réjouis d’avance de vous trouver sur le salon de la photo – debut novembre Porte de Versailles.
    Bravo une énième fois pour vos travaux sur LR destinés aux « gens de la Photo » … Cependant, je pense qu’il serait intéressant voir important de donner des méthodes ou des logiciels sérieux pour traquer et éliminer les doublons dans la bibliothèque LR…car, souvent par de simples manipulations involontaires, on se retrouve avec quelques milliers de doublons (heureusement) signalés par 1 point d’exclamation dans LR5 et dont la suppression est une véritable galère même avec certains logiciels destinés à la besogne… Alors pourriez vous nous donner votre petite astuce pour parer à cette « entorse » qui pourrie la vie de certains d’entre nous.
    Encore merci pour LR5 par la pratique…c’est 1 outil indispensable pour tous ceux qui veulent aller de l’avant dans l’utilisation de cet outil incontournable pour la photo numérique pro ou amateur !
    Merci et à très bientôt sur le salon de Novembre 2013.
    AfricaSam / Paris, France


  18. Par MIKE77, le 2 novembre 2013 à 14:28

    Je viens d’acquérir votre vidéo « Lightroom 5 : les fondamentaux; que je parcours et traduit, et je ne crois pas avoir trouvé, non plus la possibilité d’éliminer les doublons…Avez-vous une manière de pouvoir résoudre, ou un logiciel digne de régler ces problèmes. Je tiens à préciser que je n’ai qu’un seul catalogue avec de 52000 images en raid 1 sur mon mac pro et (Sur LR 5.2).Merci de nous répondre, je ne suis pas le seul à pester sur ces doublons!!! Bravo pour votre enseignement et RDV au salon pour parler de notre passion photographique.MIKE77.


  19. Par Pierre Gleizes, le 5 novembre 2013 à 13:00

    Bonjour,

    Merci pour ses rappels utiles. Cependant, j’ai constaté une énorme augmentation des temps d’import et de création d’aperçu depuis que je suis sous LR. 5.2. A tel point que je dois maintenant faire mes imports avec Image Transfert, (qui galope normalement) pour déplacer ensuite mes fichiers dans LR 5.2 avec la fonction import. Ca accélère l’import, mais pas la création des aperçus.

    J’ai fait toutes les maintenances, nettoyages et réparations de permissions généralement conseillés. Pas de progrès.

    Des nouvelles pistes ? Merci beaucoup.

    Pierre

    MacBookPro 10.8.5